Pour l’année 2019, j’ai décidé de me lancer pour faire un potager biologique et en essayant d’avoir un certain côté esthétique et pratique. Je me suis donc penchée sur les carrés potager.
Les carrés potager m’ont paru adapté par le mélange de la diversité ce qui permet entre autre de limiter la transmission de maladies, limiter les ravageurs, avoir un support sol enrichie au démarrage (moins compact que l’argile présent chez moi), optimiser l’espace et me permettre de travailler dans mon potager en ayant les pieds à l’extérieur de celui-ci.
J’ai lu un livre en particulier très riche en informations sur la culture de potager en carré mais également sur l’enrichissement du sol grâce à des couches successives de différentes matières (cartons, herbes, orties, feuilles, fumier etc.) : Je cultive en Lasagne de Brigitte Lapouge Déjean, Franck David et Serge Lapouge. C’est grâce à ce livre également que j’ai décidé d’optimiser l’espace d’une partie de mes carrés en faisant monter certaines plantes sur des supports (courgettes, haricots à rame, potimarrons et concombres).
Au lancement, malgré que je savais que je voulais partir sur des carrés potagers enrichi grâce à du compost ou à la méthode des lasagnes, j’ai eu différentes réflexions.
Tout d’abord, avec quelle matière j’allais faire mes carrés. Au départ, j’ai voulu faire en bois mais les bois étaient cher si pas de traitement. Je voulais que ça tienne un maximum dans le temps. Et mon cher et tendre n’était pas très motivé pour m’aider à bricoler, ni à faire un potager. Du coup, les bordurettes en béton couleurs paille ou brique m’ont paru adapté surtout qu’elles étaient vendus dans un magasin de matériau Solumat juste à côté de chez moi pour un prix très abordable. Hop, un petit plan sur une feuille de papier afin d’optimiser la surface où je souhaitais mettre mes carrés potagers (environ 30 m2), avec une largeur pour tous les carrés potagers de 1 mètre à 1,20 mètre et une longueur variant de 1,20 mètres à 6 mètres afin de pouvoir accéder à toutes les zones de mes carrés facilement mais en optimisant également ma surface, le travail à fournir, le nombre de bordures nécessaires.
La 2ème réflexion fut sur le travail du sol. Un bon labour permettant d’enlever la majorité des herbes même des vivaces mais qui est impactant pour la vie du sol (vers de terre) ou un travail du sol très simplifié, voir pas de travail du sol mais avec des repousses de mauvaises herbes. Je me suis vite rendu compte que mon sol argileux était très compact et dur à labourer juste avec une bêche (et ma force surtout!) et qu’il y avait un grand nombre de vers de terre que j’allais impacter. Malgré des vivaces type chiendent, du souchet, du liserons, j’ai opté pour du sans labour. J’ai donc enlevé avec des coups de binette l’épaisseur d’herbe présente en majorité pour améliorer les échanges entre mon sol et les couches supérieures. J’ai rajouté par dessus des déchets verts du jardin en l’état sur différentes successions de couches : compost grossier, herbe du jardin, feuilles séchées que j’avais ramassé et conserver en automne et compost acheté en magasin pas cher. J’allais oublier, j’ai arrosé l’ensemble des couches au fur et à mesure de la construction de la lasagne. Déception par contre quand j’ai vu que les couches devenaient de plus en plus petites et n’allait pas suffire à sur-élever mes carrés potager. Et oui, attention ça réduit très vite…
Au niveau des légumes, j’ai également décidé ce que j’allais planter et de quelle façon afin que ça soit bien exposé au soleil surtout pour les cultures exigeantes ou un peu plus à l’ombre. Voilà les cultures présentes sur le potager : Oignons, Ail, Salade batavia et chicorées, des aromatiques parfois en pots (basilic classique, basilic citron, thym, persil, romarin, menthe etc.), quelques repousses de pommes de terre, des radis, des carottes, tomates, concombres, courgettes, potimarron, aubergine, haricots à rame, poivron et piment. De plus, j’ai planté des fraises, quelques framboisiers pour démarrer et pouvoir j’espère rapidement repiquer des repousses. Et j’avais une vigne déjà en place. Puis présence d’un cerisier qui m’a donné beaucoup de cerises sur une semaine. Si je peux ajouter quelques fruitiers, je le ferai. Je test un petit peu la méthode avec des noyaux directement mis dans le sol. Et j’ai produit à partir de graines de pommes Chantecler des plants : graines mises au frigo dans un bocal aéré de confiture avec coton et eau durant 3 semaines environ jusqu’à germination. Ces plants se portent très très bien aujourd’hui, à voir leur développement et leur production dans les années à venir de pommes… J’ai un bassin également dans mon jardin pour favoriser la biodiversité (et parce que j’en avais surtout envie, j’avoue!).

Au niveau des légumes, j’ai acheté de la semence bio sur des sites spécialisés sur internet dans le but de faire ma propre semence mais également des plants en jardinerie (1 plant de courgette, 1 plants de concombre, 1 plants de poivron, 3 plants de tomates, plusieurs de fraisiers, framboisiers en jardinerie) mais la plupart des plantations proviennent de graines que j’ai fait germé fin mars-avril dans la maison à l’abri. Les plants achetés dans le commerce ont eu cependant l’avantage d’être plus précoce en production car mieux développés que mes semis. Attention choisir des plants verts foncés, et plutôt bien trapu-petit… (plutôt que les plants verts très clairs, très hauts : bien plus fragiles)

Points importants et à améliorer une fois le potager mis en place :
Au début beaucoup de désherbage rapide à la binette car trop de vivaces repartaient car le sol était à nu (pas de plantes développées dessus). Puis, j’ai vite fini par prendre la tonte séchée (ou verte), la glycine taillée, des écorces d’un arbre coupé, des feuilles de bananiers séchées que j’ai disposé dans les carrés (selon les matériaux qui sont à disposition chez soi). Et là j’ai eu un gain au niveau du désherbage mais aussi sur l’eau. Mes petits plants ne séchaient plus au soleil… Dès le démarrage la prochaine fois, j’essaierai de couvrir mon sol avec de la végétation séchée.
De plus, j’ai eu du mal à faire le passage des plants semés par mes soins à l’intérieur à l’extérieur par manque de patience (plants trop petits, pas repiquer au meilleur moment de la journée, pas assez arrosés etc.). Ce point est très important pour bien réussir.
L’arrosage est un point très important du potager. Les besoins étaient assez important lors de l’implantation des cultures, au démarrage. Ensuite, j’ai arrosé avec l’eau du puits que j’ai à disposition souvent tous les 2-3 jours en fonction des températures et si pluie, je décalais mes passages. Après cela dépend des sols et s’il est couvert. Pour une première année, je n’ai pas fait de sélections spécifiques par rapport à la résistance des plantes à l’eau et ayant un puit, j’ai de l’eau à disposition. Il faudra également par la suite que je mette en place un récupérateur d’eau. J’ai effectué l’arrosage avec un tuyau d’eau enroulable sur un support. J’avais bien positionné mes carrés de sorte à pouvoir passer facilement entre tous les carrés avec le tuyau. Attention de bien arroser aux pieds des plantes et pas sur les feuillages afin d’éviter les maladies.
L’arrosage s’est très bien passé par contre j’ai passé tout de même chaque soir du temps sur cette étape, ce qui contraint quand même à une certaine disponibilité. De plus, quand on part en vacances longtemps l’été, on est bien embêter. Du coup, j’ai le projet d’investir dans un système d’arrosage tel que du goutte à goutte ou des tuyaux micro-poreux (qui serait mieux adapté au potager en carré) afin de passer moins de temps à arroser et à me faire piquer par les moustiques. J’installerai également un programmateur afin d’être tranquille quand on part en vacance. Je dois dire que je trouve un grand confort dans certaines innovations au quotidien tel que le robot aspirateur et la gamelle de distribution automatique pour le chat… Vive la technologie sur certains points!
Finalement le plus compliqué ce fut un beau chevreuil pris en photo sous tous ces angles qui a mangé deux fois tous les fraisiers, les framboisiers ainsi que la vigne. Et j’oubliais les merles qui adorent picorer les fraises. Le chevreuil s’est attaqué surtout aux carrés en bois que j’ai et n’a pas apprécié les carrés en bordure en béton à l’évidence. Après des conseils de chasseurs, on nous a conseillé de faire pipi autour du jardin… Il n’y a pas eu d’attaques supplémentaire mais est-ce réellement une solution efficace? Pour les merles, j’ai mis filets de protection sur le carré en bois de fraisier.

Attention, la vigne, j’ai pu récupérer quelques raisins car le chevreuil avait laissé quelques bourgeons qui étaient en hauteur, mais n’ayant fait aucun réel traitement au souffre ou autre en prévention des maladies, elle a attrapé oïdium et mildiou. J’ai une production de raisin blanc de table mais la vigne est actuellement très vilaine et certains grains de raisins deviennent noirs.


Nous arrivons à la récolte, le plus agréable à mon goût. La récompense de son dur labeur! Vous pourrez voir à ce moment là si vous avez bien échelonnés vos semis afin d’avoir une récolte assez étalé et pas tout qui arrive à maturité les mêmes jours ce qui permet de manger au fur et à mesure et de ne pas forcément faire des bocaux pour conserver. De plus, vous verrez si le nombre de plants que vous avez mis est insuffisant ou au contraire trop conséquent pour votre consommation. Cette année, je peux constater que j’aurai dû à une période plus planter de batavia, car j’en ai eu seulement en début de saison. Les concombres ont très très bien donné. Je ne pensais pas que ça produisait autant. Mais globalement, je suis plutôt satisfaite de la production et du nombre de plants mis en place. Pour 2 personnes, ce que j’ai mis en place, 2 courgettes, 3 aubergines, 15-20 pieds de tomates, 1 pied de poivron, 1 pied de piment, 2 pieds de concombre (largement suffisant), des radis plusieurs semis sur 1m2, carottes plusieurs semis sur 2m2, salades, il aurait fallu plus échelonner comme les carottes et les radis. Voilà pour donner une idée. Et j’ai récupéré au fur et à mesure de la semence sur des légumes que j’ai laissé aller à maturité tels que les concombres, courgettes, tomates. Puis récupérer les graines de salades, une fois que les fleurs sont fanées et que le plumeau est présent là où se trouvait la fleur auparavant… En cherchant sur internet, on trouve des informations précieuses afin de récupérer et de conserver au mieux ses semences ou sur des livres, revues spécialisés.
